Pêle-mêle
May 6, 2008
Sublime
Pêle-mêle
Henri Poincaré
D’élégants théorèmes
Prouva sans façons,
Classa des variétés
Difféomorphiquement
Utilisant la dualité
Et du génie aussi.
Autre
Pêle-mêle
Nicolas Bourbaki
Ressuscita de parmi les morts,
Pour les mathématiques sauver,
Débita d’assommants traités
Hypercinétiquement,
Prouvant qu’il aurait dû
Dans la tombe rester.
(*)
Un exemple d’animosité envers Bourbaki est ce double poème d’un goût contestable écrit (en anglais) par Arnold Seiken.
Coordonnées
May 4, 2008
Soit une multiplicité vectorielle.
Un corps opère seul, abstrait, commutatif.
Le dual reste loin, solitaire et plaintif,
Cherchant l’isomorphie et la trouvant rebelle.
Soudain, bilinéaire, a jailli l’étincelle
D’où naît l’opérateur deux fois distributif.
Dans les rets du produit tous les vecteurs captifs
Vont célébrer sans fin la structure plus belle.
Mais la base a troublé cet hymne aérien:
Les vecteurs éperdus ont des coordonnées.
Cartan ne sait que faire et n’y comprend plus rien.
Et c’est la fin. Opérateurs, vecteurs, foutus.
Une matrice immonde expire. Le corps nu
Rentre en lui-mêm, au sein des lois qu’il s’est données.
(*)
Sonnet composé par André Weil au congrès de Chançay (septembre 1937).
Le Filtre
April 9, 2008
Ô puissant, ô formel, ô toi clair Bourbaki,
Vas-tu nous déchirer dans un accès de crise
Le Goursat filandreux, miroir de l’Analyse,
Défenseur attardé d’un passé qui a fui?
La suite d’autrefois se croyait l’infini,
Inutile, et que sans la comprendre utilise
Le maladroit conscrit, lui que Valiron grise
De son cours ténébreux qui distille l’ennui.
Ignorant les secrets de la Topologie
À l’espace infligée, et toi qui l’étudies,
Il nage dans l’erreur où son langage est pris.
Il contemple étonné, comme enivré d’un philtre,
L’adhérence, un manteau qu’il n’a jamais compris,
Que vet, sur un compact, immobile, le FILTRE.
(*)
Pastiche par P.Samuel du poème “Le Cygne” de Mallarmé (1945).
Dans l’investigation de la conjecture p = np
February 14, 2008
The triviality of r follows from the wellknown fact
serre = sert
[Lam 1978], and that of c, l, d, h and n from
ce = se; balle = bal; laid = lait;
haut = au; parlent = parle;
after which the relations
allez = aller; sept = cet;
champs = chant; fard = phare
allow one to eliminate z, p, m and f . (One could give a proof with a more topological flavor of the triviality of f using cerf = serre.)
(*)
“Homophonic Quotients of Free Groups“, Jean-François Mestre, René Schoof, Lawrence Washington, Don Zagier